Ecole

En philo, on apprend à donner notre avis, mais on peut aussi chercher un avis contraire, même si ce n’est pas ce qu’on pense !

Aujourd’hui, il n’y avait pas le tapis de philo pour l’atelier… dans un premier temps, cela a inquiété les enfants (va-t-on pouvoir faire de la philo sans tapis ?) puis cela les a intrigués, et a stimulé leur imagination…

Nous avons donc profité de l’espace pour focaliser notre attention sur notre marche lente et consciente dans la salle.

La rivière du doute

Puis nous sommes partis à la découverte des arguments et des contre-arguments grâce à l’activité de « la rivière du doute ».

Pour chaque situation énoncée, un dilemme moral s’offre à nous, et il est rare de trouver avec certitude la bonne issue. Les enfants se placent alors d’une côté ou de l’autre de la rivière, et il peuvent aussi, en cas de doute, se positionner dans le rivière.

On écoute les arguments, les contre-arguments, et à tout moment, chacun peut changer de rive, changer d’avis.

Dans mon cahier…

Quand les enfants ont bien compris le principe de l’argumentation (pour son propre avis), chacun se retrouve devant son cahier avec un nouveau dilemme pour lequel il faut trouver des arguments et des contre-arguments…

De cette manière les enfants sont invités à exprimer leur avis mais également à se mettre à la place de l’autre qui ne pense pas pareil que moi voire qui pense le contraire de moi… Quelles pourraient être ses bonnes raisons de penser ce qu’il pense ?

Tour d’impressions après cet exercice

• J’ai bien aimé l’atelier parce que ça nous a fait penser à l’inverse de nous
• c’est bien parce qu’on a le temps de penser à des situations auxquelles on réfléchit pas d’habitude
• c’est difficile de trouver un contre-argument
• mon dilemme il était difficile (racketteurs) et j’arrivais pas à trouver de solution parce que moi à leur place j’aurais fuit.

On a d’abord cherché des synonymes et des contraires au mot central de LIBERTÉ, puis des exemples et des contre-exemples de liberté. On a ensuite fait la cueillette de nos questions, et voté pour celle qu’on voulait aborder ce jour.

Voilà donc les questions qui habitent le premier groupe :

• peut-on être tout le temps heureux avec nos amis ?
• peut-on être libre en étant prisonnier ?
• peut-on être libre à l’école ?
• quand on ne respecte pas les lois, on n’est pas en sécurité → peut-on être libre et en sécurité en même temps ?
• qu’est-ce que ça veut dire être libre ?

C’est cette dernière question qui a retenu notre attention :

Qu’est-ce que ça veut dire être libre ?

• tu peux rester dehors ou regarder la télé
• on peut aussi être libre à l’intérieur
• c’est faire ce qu’on veut
• vivre sans aucune loi, mais y aura beaucoup de dégâts
• c’est pas possible d’être libre
• est-ce possible d’être libre ?
  • à l’école non, mais à la maison oui
  • très peu
  • à la maison, on est libre de ce qu’on veut faire
• être libre, c’est avoir des règles de vie différentes qu’à la maison, par exemple, chez tes grands parents, t’as le droit de boire de la limonade au couter, tu te sens libre.Le deuxième groupe a suivi le même processus, mais les enfants étaient tellement investis dans leurs propositions que les discussions sont allés bon train, en cours de recherche !Voilà les questions que nous avons traversé :
  • peut-on être heureux sans être libre ?
  • est-ce que les humains sont vraiment libres ?
  • c’est quoi être libre ?
  • pourquoi est-on libre de tuer les animaux alors qu’on n’a pas le droit de tuer les humains ?

  Et voilà celle qui, même si elle ne traite pas frontalement de la liberté, a retenu l’attention des philosophes du jour :

   

  Pourquoi est-on libre de tuer les animaux alors qu’on n’a pas le droit de tuer les humains ?

  • parce que les humains ça ne se mange pas
  • on tue les animaux pour manger de la viande
  • on tue aussi les animaux pour les exposer, pour faire des tapis ou des vêtements. Pourquoi on a le droit de faire ça ?
  • sur les animaux domestiques, c’est de la maltraitance
  • c’est injuste
  • certains tuent des animaux pour ramener des trophées
  • parce que les humains ne se rendent pas compte que les animaux souffrent
  • parfois on tue les animaux pour les soulager quand ils ont trop mal
  • moi j’aime pas qu’on tue les animaux
  • mais si on mange plus de viande, on n’aurait plus de force, on pourrait plus bouger
  • les animaux c’est comme les humains, c’est vivant
  • c’est pas gentil de tuer les animaux, parce que les mamans animaux seront tristes après
  • si on tue un animal c’est un peu comme si on nous tuait nous-mêmes
  • mais si on ne tue pas d’animal, on mourra
  • parfois on tue des animaux pour nourrir des animaux domestiques.

  Discussion presque houleuse qui nous aurait demandé davantage de temps pour être creusée… c’est peut-être un sujet qui deviendra au détour d’une cour de récréation ou d’un dîner cette semaine ! 😉